Aurélie Menaldo
My heart is full
Installations, sculptures
Sur le mode d’une légère dérision pleine de profondeur, les propositions d’Aurélie Menaldo nous invitent à explorer un univers de paradoxes générateurs de micro-fictions.
Elle crée une poétique de l’écart qui "monumentalise" les traces, les vestiges, d’un quotidien légèrement désenchanté.
Aurélie convoque matériaux du quotidien, couleurs, mots, dispositifs et jeux d’échelle pour construire et repenser le monde, à la façon d’Alice, sa sœur de fiction.
Une invitation à passer de l’autre côté du miroir.
Photographies ©BaptisteCoulon
-
Vernissage
4 décembre 2019 à 19h
-
Exposition
Du 6 décembre au 1 février 2020
-
Fermeture
Du 22 décembre 2019 au 5 janvier 2020
- Site web Aurélie Ménaldo
"My heart is full"
ou
"De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites".
Plus qu’un titre d’exposition classique, il est une parole à pétrir par l’imaginaire, à transporter avec soi pour pénétrer dans un paysage de fictions, à accompagner pour découvrir ce qui nous parle plus par l’expérience que par la réflexion.
Aurélie Menaldo emprunte ces mots à l’auteur de théâtre Paul Zindel dans une pièce de 1964, portée à l’écran huit ans plus tard par Paul Newman. Dans ce texte, il raconte la vie de Matilda, jeune fille timide et idéaliste, qui trouve le réconfort en réalisant des expériences scientifiques à son lycée. Elle contemple, émerveillée, les transformations magiques des atomes, à défaut de pouvoir comprendre l’effet du désespoir humain auquel elle assiste sans trop pouvoir y faire grand-chose. C’est avec cette énergie mêlant le tout possible et le désenchantement masqué que les œuvres de cette exposition se sont "mises en scène" à La Conciergerie.
My heart is full est en quelque sorte une métaphore de la fac?on dont la vie affecte chacun d’entre nous. L’exposition parle d’un quotidien commun mais d’expériences et de ressentis singuliers. La tension est palpable entre les couleurs pop acidulées et l’inertie des objets "bas de gamme". Tout fonctionne comme un immense miroir aux alouettes où chaque sculpture roule entre les mains du regardeur le renvoyant à son propre imaginaire et brouillant ses repères. Le nerf sensible est échauffé pour faire place à une poétique de l’écart dont le premier effet est de faire voir ce qui nous entoure à la fac?on d’une chose étrange, déstabilisante.
Comme Alice au Pays des Merveilles découvrant un nouveau monde, le spectateur est invité à parcourir un paysage coloré aux formes intrigantes. Laboratoire en gestation, espace de création, le lieu fait corps avec les œuvres pour inventer un univers des possibles.
La question est de savoir quel est le réel mis en forme qui se fait entendre comme s'il surgissait du monde alors qu’il n’en est qu’un artefact. La fascination de l’étrange réside alors dans une puissance équivoque d’attirance et de répulsion.
Aurélie Menaldo, 01/12/19